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Critique

«Kinojudaica», tout un panorama

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Cinéma. Le statut des Juifs en Russie à travers trente films tournés de 1910 à 1960.
publié le 19 mars 2009 à 6h52
(mis à jour le 19 mars 2009 à 6h52)

Entre 1910 et 1960, la production cinématographique russe et soviétique a produit des quantités astronomiques de films que nous ne verrons jamais. Pour la plupart, ils sont conservés au Gosfilmofond de Moscou, fonds gigantesque que Valérie Pozner, chercheuse au CNRS et en histoire du cinéma russe, et Natacha Laurent, déléguée générale de la cinémathèque de Toulouse, ont exploré pour établir le programme de «Kinojudaica», sélection de trente films évoquant le statut des Juifs en Russie, des années 10 tsaristes à la déstalinisation des années 60.

«Ombre».«A partir des années 90, les archives russes sont devenues accessibles, dit Natacha Laurent. Nous avons découvert des films ignorés. Peu à peu, film après film, nous nous sommes rendu compte qu'il y avait une thématique juive avec laquelle il était possible d'éclairer les zones d'ombre.» Pour Valérie Pozner, «il ne s'agit pas d'un cinéma juif, mais de l'addition de films, fictions ou documentaires, à travers des réalisateurs juifs, des adaptations du théâtre traditionnel mais aussi de l'antisémitisme féroce de la Russie tsariste, ou encore des campagnes contre l'obscurantisme, jusqu'aux films des années 60 où le pouvoir aborde la question du génocide et des collaborateurs du régime nazi».

Parmi les plus anciennes curiosités au programme, la Tragédie d'une étudiante juive, mélodrame de 1913 tourné par S. Mintus, producteur juif de Riga, qui narre l'enchaînement de malh