Les 3 Royaumes est un chant de bataille. Il gagne la première (bataille) contre les Seigneurs de la guerre, anecdote du genre (avec Jacky Chan et Jet Li), sortie en catimini il y a un mois comme pour ne pas se frotter au colosse du jour. Les 3 Royaumes, qui se déroule une quinzaine de siècles avant, dans une antiquité de fantaisie chinoise, traite de la tripartition de l'empire sous le règne du fameux Han Xiandi (qui ?…).
L’intéressé, jeune sang bleu à paillettes flottantes asservi à son vizir mégalomane Cao Cao, envoie ce dernier en expédition punitive contre Shu (royaume second régi par Liu Bei, oncle du suzerain) et Wu, tiers royaume de Sun Qan rallié au Shu contre l’omnipotence impériale. Puissance dont la flotte de 2 000 vaisseaux de combat blindés, appuyée par une armée de 800 000 soldats lancés à la curée des rebelles, renvoie les déploiements militaires virtuels phénomènaux du «Seigneur des Hobbits» au rayon Playmobil. Bientôt, l’évocation fracassante se recentre sur l’amitié du fringant conseiller de Liu Bei et du jeune roi Sun Qan, et le thème du conflit autour de l’affrontement titanesque entre la horde suréquipée du pouvoir central et les deux monarchies insoumises du Sud-Ouest.
Brossée à larges pans, en fresque panoramique shakespearienne, les 3 Royaumes serait quelque chose comme nos Bouvines et Roncevaux, Poitiers et Austerlitz ensemble, filmés en rêve. De la stratégie comme art de la composition.
D'une mise en scène péplum enfonçant à