La dernière fois qu'on a entendu parler d'Ulrich Seidl, ce fut en deux temps et, toujours, pas mal de mouvements. Présenté en compétition officielle au festival de Cannes 2007, son dernier film en date,Import Export - où, au cours des cent trente-cinq minutes de projection plus d'un critique, spectateur, membre du jury écuma -, n'est en effet sorti sur les écrans français qu'un an et demi plus tard. La galantine à peine digérée, début janvier, on recevait ainsi en plein plexus les deux trajectoires sinueuses d'Olga et de Paul, la première, blonde Ukrainienne renonçant à écarter les fesses sur Internet pour vivoter dans un hospice autrichien en torchant des vieillards séniles ; le second, vigile humilié embringué dans des combines louches sur les routes interlopes de l'ex-bloc de l'Est avec son père queutard. Mêlant le sordide à la dérision sur un ton acerbe assumant sa part d'ambiguïté voyeuriste, Import Export est la deuxième fiction de Seidl, qui intègre au générique des comédiens amateurs recrutés au gré de son périple chaotique.
Bravoure. En 2001, la première avait aussi fait un joli barouf (succès public national et critique international, sur fond de controverse) et même reçu une récompense d'envergure, grand prix du jury à la Mostra de Venise. Huit ans plus tard, Dog Days reste un morceau de bravoure, satire sociale épinglant la classe moyenne autrichienne à travers six tranches de vie interceptées, là encore à la lisière du