Benoit Jacquot tourne actuellement une adaptation des Faux-Monnayeurs d’André Gide pour la télévision. Entre les Ailes de la colombe (1981) et Villa Amalia, il a tourné cinq films avec Isabelle Huppert. Retour en sa compagnie sur trois mots clefs arbitraires à propos de son dernier film.
Le mot «Quignard», Pascal, auteur du roman Villa Amalia, adapté par Jacquot et Julien Boivent.
C'est Louis-René des Forêts, qui était alors un «grand lecteur» chez Gallimard, qui m'a parlé de Pascal Quignard pour la première fois. Il était assez perplexe à l'égard de la littérature contemporaine, mais il m'avait dit qu'il retenait quand même deux noms : Pierre Guyotat et Pascal Quignard. J'ai fini par le rencontrer, il y a une quinzaine d'années, pour un projet inabouti qui tournait autour du Journal du voleur de Jean Genet. J'ai reçu Villa Amalia avant sa parution, j'en ai lu une dizaine de pages et je l'ai tout de suite associé à Isabelle. Je n'ai pas pu faire autrement en le lisant que de coller l'image d'Isabelle Huppert sur ce personnage.
Le mot «Huppert», Isabelle, dont c’est le cinquième film avec Benoit Jacquot.
Tourner ensemble était un préalable. J’en avais besoin. J’en ai régulièrement besoin. C’est réellement un rapport amoureux, à sa façon et à la mienne. Ça n’a rien de conjugal et ce n’est pas nécessairement amical. C’est plutôt incestueux, comme un frère et une sœur qui ont besoin de se retrouver ensemble de temps en temps et qui so