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Libération
Critique

Trois valses de Straub

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Courts métrages. Deux fictions et un documentaire réunis en un film.
publié le 8 avril 2009 à 6h51

Le lien entre les deux derniers courts métrages de «fiction» que Jean-Marie Straub a réalisé seul et le bref documentaire qu’il a coréalisé avec Danièle Huillet n’est pas apparent et paraît même ne pas exister ailleurs que dans la réunion des trois films en un même programme. C’est pourtant ce lien absent dont une petite voix spectrale nous dit qu’elle donne son équilibre au triangle de cinéma ainsi proposé. Pourquoi ? Peut-être parce que c’est dans l’absence de ce lien que se lit le mieux la relation qui persiste avec l’absente Danièle Huillet, disparue en octobre 2006, et qui reste malgré sa mort indissociable du cinéma de celui qui était aussi son compagnon. Tout cela n’a pas l’air très gai mais c’est encore une illusion d’optique : une vie intense palpite d’un bout à l’autre de ce triptyque de circonstance.

Cesare Pavese. Le Genou d'Artémide et le Streghe, femmes entre elles prolongent les dispositifs déployés pour ces Rencontres avec eux et Ouvriers, paysans, les précédents films du couple. Extraits des Dialogues avec Leuco, (la Bête sauvage pour le premier et les Sorcières pour le second) de Cesare Pavese, les films dressent en pleins sous-bois les tréteaux du petit Teatro Communale de Buti, troupe provinciale d'acteurs italiens improprement qualifiée d'amateurs. C'est un cinéma à l'antique, comme le théâtre du même nom : en plein air, en son direct et cerné par la nature. Toujours aussi chast