Erreur de la banque en votre faveur nous réconcilie avec la comédie française, si paresseuse ces temps-ci, de Coco ou la Très Très Grande Entreprise en Lol, et De l'autre côté du lit en Safari. De fait, voilà sans doute la première bouffonnerie qui divertisse correctement depuis le Cactus, de la même maison.
C'est-à-dire qu'Erreur de la banque est bien écrit, ficelé, de saison, assez rythmé, drôlet, que les caractères s'y tiennent et acteurs en sont bons. Ainsi, Gérard Lanvin, qui revient décidément, et dont la raideur fait là merveille ; puis Scali Delpeyrat qui monte qui monte, après sa prestation d'escroc d'audit médialogométrique de Séminaire Caméra Café (dont il recase la gestuelle, en trafiquant de livret A). Les comparses ne sont pas en reste : la femme fatale, inconnue idem, est par exception plausible en belle de jour ; les huiles de la finance initiée font l'affaire, véreuses à souhait, fumistes à cigare, grosses légumes snobs à gifler (leur couplet sur la «cupidité» est parfait).
Avec cela, les situations et retournements ne manquent pas, ni les scènes de genre requises. On peut citer la présentation à la famille du gendre idéal ; elle a 16 ans, les jeunes parents débarquent en avance, elle n'est pas là, et ils demandent émus quand le promis, rejeton de l'hôte bonhomme, va venir ; «C'est moi», dit le barbon déplumé, quinqua amorti en âge d'être l'oncle des parents… La Lolita entrant en scène là-de