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Libération
Critique

Joshua Safdie de haut vol

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Culot. Film prometteur du jeune cinéaste sur une pickpocket attachante.
publié le 29 avril 2009 à 6h52
(mis à jour le 29 avril 2009 à 6h52)

Joshua Safdie est un charmant New-Yorkais de 24 ans qui fait du cinéma parce que, sinon, il aurait été obligé de travailler. Ce qui semble la meilleure raison d'en faire. Avec ce film, il a ramené sa carcasse mince et poilue à la Quinzaine de Cannes l'an dernier, en compagnie de sa copine et de son petit frère Danny. Dans la vie, il passe le plus clair de son temps à filmer tout ce qui lui passe devant les yeux, notamment New York et sa bande de copains, avec laquelle il a fondé Red Bucket Films, une maison de production très indépendante pour laquelle il a dépensé une partie de l'argent de son père, courtier à New York, avec son consentement enthousiaste. Tout cela rend l'ensemble de la famille tout à fait sympathique, exactement comme ce Pleasure of Being Robbed, manifestement tourné à l'arrache. Il s'en dégage un parfum d'improvisation et de maladresse un peu pataude, aussi rafraîchissant que prometteur.

Rafraîchissant. Le prétexte du film repose sur le caractère original de l'héroïne, Eleonore, une grande gamine maigrichonne qui sillonne les rues glacées de New York en volant de menus objets. Une grappe de raisin à l'étal d'un épicier, le sac d'une fille croisée dans la rue ou des clés de voiture dans une fête à laquelle elle s'est incrustée.

Cette petite voleuse n’est pas la pickpocket de Bresson, même si Safdie a sans doute voulu esquisser un lien de parenté. Elle vole sans motif moral acceptable (la faim, la pauvreté, la folie), mais parce qu’e