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Libération

«La Dernière Maison sur la gauche»

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par BAYON
publié le 29 avril 2009 à 6h52

Le micro-happy end («Tu es paralysé des pieds à la tête, tout va bien se passer…») est très inédit. Jusque-là, la Dernière Maison sur la gauche, mécaniquement prenant jusqu'au palpitant, est ce qu'on pourrait appeler un «thriller lacustre», comme il en pleut ces jours-ci, généralement au rayon «horreur» ; ou alors un «Haneke» (friand lui aussi de jeunes gens et lacs malsains) qui se finirait bien.

D’une atrocité soignée, bien qu’étrangère au pénible système «qui perd gagne» Saw, la Dernière Maison sur la gauche est avec cela un cas de double remake.

C’est-à-dire que l’original 1972, de Wes Craven, qui supervise la révision du jour, reprenait déjà un précédent, d’Ingmar Bergman : Jungfrukällan (la Source) de 1960, film d’horreur paysan situé au XIVe siècle, avec Max von Sydow, où des parents se font justice eux-même du viol de leur fille vierge par deux sales gueux.

La Dernière Maison sur la gauche (effectivement The Last House on the Left) qui prolonge la lignée terrible n'est pas un trop bon titre. Maison il y a bien, opulente, immémoriale, blanche mansion au bord des eaux indiennes, pour centrer le décor (Psychose, les Autres, l'Orphelinat…), mais c'est au lac, et au ponton ou hangar attenants, que tout se noue. Crête d'écume dans le sillage de l'héroïne nageuse de compétition comme un trait de scalpel incisant un buste…

Le père de l'Ophélia crawleuse est justement chirurgien. Maman Collingwood n'est pas chaude pour laisser Mar