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Libération
Critique

Silicone charmé

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Figurines. Les animateurs du «Sens de la vie pour 9,99 $» ont réussi un petit miracle : dompter et donner vie à la pâte plastique qui forme leurs personnages, procurant au spectateur une forte sensation d’humanité.
(Memento Films Distribution)
publié le 29 avril 2009 à 6h51

Le film commence par une rencontre devant un genre de Starbucks Coffee, entre Jim, un salarié fatigué pressé de s'éloigner, et un SDF qui refuse d'être ignoré, insiste pour engager la conversation et menace de se suicider. Jim a d'autres chats à fouetter, il a lui-même ses soucis. On les comprend tous les deux. Ça va mal se terminer ou plutôt : ça va commencer par mal se terminer, puis le film rebondira, mais en deux minutes, le spectateur est saisi et maintenu dans l'émotion et l'humour absurde du Sens de la vie pour 9,99 $.

Dans ce film réalisé par l'Israélo-Américaine Tatia Rosenthal, 38 ans, les personnages sont en pâte à modeler, ou plutôt en silicone, un peu comme dans la série des Wallace et Gromit, dont on retrouve un peu du surréalisme hyperréaliste. Même si, ici, la plupart des personnages sont des êtres humains, il faut reconnaître que certains sont dotés de signes très particuliers : les uns mesurent cinq centimètres de haut, d'autres ont visiblement accepté d'être désossés par amour. Quant à celui qui a des ailes et un sale caractère, c'est en fait l'ange gardien du retraité du troisième. Parce que l'histoire raconte les aventures des habitants d'un même immeuble, dont les vies parallèles se croisent parfois dans l'ascenseur. Quand le petit Zach (qui vit seul avec son père) y rencontre le voisin du dessus et lui demande ce que c'est qu'un top model, il s'entend répondre que «c'est comme une fille, mais plus jolie».

Fantasmes. Le film s'