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«X-Men Origins : Wolverine», le peer-to-peer et les loups

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Glouton. Le piratage du film sur Internet a atteint des niveaux record avant même que la production ne soit finalisée. Les studios sortent les griffes.
publié le 29 avril 2009 à 6h52

La question du piratage inspire des positions ne recoupant pas les affinités politiques habituelles et c'est pourquoi elle peut facilement empoisonner les discussions entre meilleurs amis. C'est un problème qui fragmente le paysage transversalement : loi Hadopi, licence globale, répression complète ou liberté absolue ne relèvent pas nécessairement d'options droitières ou gauchies. Ce sont plutôt des lignes de fracture culturelles, professionnelles, générationnelles, sociales. Le cas de X-Men Origins: Wolverine (en salles aujourd'hui), qui a déjà la réputation, invérifiable, d'être le blockbuster le plus piraté de l'histoire d'Hollywood (1), vient à point nommé incarner concrètement un débat qui n'est pas prêt de s'épuiser.

Béni-oui-oui.En quoi ce piratage-là est-il exemplaire ? D'abord par la façon dont il est devenu public. Le 1er avril, un chroniqueur du site Foxnews.com, Roger Friedman, met en ligne, un mois avant sa sortie mondiale, une critique du film, qu'il précise avoir vu en copie pirate et inachevée. La critique est très positive, mais le studio ayant produit le film, la 20th Century Fox, qui appartient au même groupe que le site (News Corp), prend très mal la chose et obtient, cinq jours plus tard, le licenciement du journaliste ainsi que le retrait de l'article incriminé. C'est une première dans le milieu. La violence de la réaction a d'autant plus surpris que Friedman passe pour un béni-oui-oui des grands studios depuis toujour