Millenium est de bonne venue. Les livres font rarement des films ; sauf les mauvais, ou à ne pas les lire. Comme les fans du mélo dolby Lawrence d'Arabie, vulgarisation des Sept Piliers de la sagesse du colonel T. E. Lawrence ; ou, nous concernant, le quatuor (moins 1) de Stockholm, Millénium, dont nous gardent ses tenants pourris de névrose familiale (rapacité nécrophilique) à succès.
Nous voilà ainsi plongés de but en blanc dans une double enquête immédiatement saisie au plus filmique. Au point dramatique requis : hyperréalisme filtré en bleu, intensifiant le magnétisme scandinave au pays du soleil de nuit, en route pour ailleurs.
Apparentable, à ce titre, au récent Jar City islandais, qui partageait avec Millénium une opacité solarisée de confins tectoniques, le film amorce son déroulement et le spectateur sur un personnage qui servira de fil conducteur : le journaliste Blomkvist. Au tribunal, ce Hallyday du Nord est mal barré, condamné pour une enquête financière minée. Millénium est d'abord un titre de presse discrédité par ce rédac' chef au ban.
Linge sale. La suite, sans rapport apparent, (re)lance l'histoire ainsi amorcée en «Fin» sur une autre voie. Le patriarche Vanger, vénérable famille du cru, contacte le reporter démissionnaire, qui a six mois à lui avant la prison, pour lui confier une enquête sur Harriet, mystérieuse nièce et protégée disparue. A partir de là, retrouvant le