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Libération
Critique

La guigne Gilliam

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Amen. Bal tragique avec le diable : un mort.
publié le 23 mai 2009 à 6h51
(mis à jour le 23 mai 2009 à 6h51)

Si, par le plus grand des hasards, Terry Gilliam vous propose un rôle dans son prochain film, prévoyez un plan B. On ne reviendra pas sur son Don Quichotte avorté ayant donné lieu au formidable Lost in La Mancha, mais il s’en est fallu de peu pour que cet Imaginarium du docteur Parnassus ne subisse le même sort après la mort, en plein tournage, de l’acteur principal, Heath Ledger (le Joker dans The Dark Knight).

Après un certain flottement, Gilliam a entièrement repris le scénario afin d’intégrer un trio d’acteurs reprenant au pied levé le rôle de Ledger. Par ordre d’apparition : Johnny Depp, Jude Law et Colin Farrell. Il faut avouer qu’en dehors de la charge émotionnelle que représente la dernière apparition de l’acteur australien, cette insolite multiplication de stars est de nature à troubler le spectateur qui n’aurait pas suivi l’épopée de ce film dans la presse.

Pour autant, comme nous sommes dans un film de Gilliam, c’est-à-dire bourré jusqu’aux oreilles d’inventions loufoques, de décors oniriques et d’animations déjantées, l’atomisation du héros n’est qu’une péripétie supplémentaire. Pour résumer, Gilliam a encore frappé dans sa catégorie de prédilection : le conte pour enfants qui s’adresse aux adultes.

Le professeur Parnassus, vieux sage condamné à l’éternité à cause d’un stupide pari avec le diable (Tom Waits qui en fait des caisses, on aime ou pas) se voit donner une nouvelle chance. Il devra gagner cinq âmes dans une nouvelle