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Libération
Critique

Les deux font l’affaire

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Scandar Copti et Yaron Shani. «Ajami», film israélo-palestinien.
(Inosan Productions)
publié le 23 mai 2009 à 6h51
(mis à jour le 23 mai 2009 à 6h51)

Ce qu'il y a de bien au Proche-Orient, c'est que lorsque le pire n'est pas sûr, c'est le meilleur qui prend le relais. Ajami, le premier film de Scandar Copti et Yaron Shani, est un missile dans la nuit proche-orientale.

Difficile de savoir par quoi commencer tant le fond, la forme, le tournage et les deux auteurs sont exceptionnels. Commençons par un lieu, Ajami, le quartier le plus pauvre de Jaffa, le dernier où les Arabes sont majoritaires. «C'est un endroit très dur, ségrégué, où les gens ont l'habitude de lutter pour survivre», raconte Scandar Copti, qui vit à Jaffa. «Nous voulions raconter une histoire criminelle basée sur la réalité et à partir de plusieurs points de vue, enchaîne Yaron Shani. Seuls les habitants d'Ajami pouvaient le faire sans que cela devienne un film d'outsiders.» L'un termine les phrases que l'autre a commencées. Cela fait sept ans que les deux hommes travaillent ensemble.

Barbichette. Yaron et Scandar se sont rencontrés au festival du film étudiant de Tel-Aviv, capitale économique et culturelle d'Israël, collée à Jaffa. Le premier, étudiant en cinéma, dirigeait cette manifestation, le second venait de laisser tomber un boulot d'ingénieur après des études au Technion de Haïfa, la plus prestigieuse université scientifique du pays. «Nous avions eu l'idée de prêter des caméras à des jeunes, pour faire de courts documentaires, se souvient Yaron. C'est là que j'ai remarqué Scandar.» S