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Libération
Critique

Le goût du saqué

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Tourisme. «Map of the Sounds of Tokyo», réalisé par l’Espagnole Isabelle Coixet, aligne clichés et grosses ficelles.
publié le 25 mai 2009 à 6h52
(mis à jour le 25 mai 2009 à 6h52)

L’édition 2009 aura été cette année bizarroïde où deux films européens de la compétition, le Noé et le Coixet, auront posé leurs valises à Tokyo, sans qu’aucun sélectionneur n’ait toutefois cru bon de retenir aussi un film japonais pour faire la course. Pourtant, le Kore-Eda a dominé Un certain regard et le Suwa-Girardot fut une des clés maîtresses de la Quinzaine. On ne comprend pas tout, mais c’est sûrement imputable au tsunami de vodka Red Bull distillée par tous les limonadiers de la côte.

Perplexe. Reprenons nos esprits : le Japon, en compétition, n'existe que regardé de l'extérieur. Pourquoi pas, s'il y a proposition. Disons que si Soudain le vide, de Gaspar Noé, mérite sa place (il ne prétend pas raconter quoi que ce soit du Japon, il se sert juste de Tokyo comme d'un grand tableau de quartz contre lequel son regard vient s'éblouir), on reste perplexe - adjectif gentil servi en fin de Festival quand on en a ras la figue - face à Map of the Sounds of Tokyo, qui s'inscrit vaillamment dans les annales du rien.

Le scénario est super, surtout si vous avez envie de vous marrer : un homme d’affaires japonais tend un piège à un Catalan propriétaire d’un magasin Nicolas (les vins) sur Shibuya sous la forme d’une fille canon mais mystérieuse. Pourquoi ? Parce que la propre fille de l’homme d’affaires s’est suicidée, alors qu’elle était en couple avec le Catalan. Il veut se venger en lui faisant mal au cœur… Au milieu de ça, il y a un vieux Japon