Une sortie en salles qui suit immédiatement l’orgie cannoise n’est pas un cadeau. Alors que la plupart des cinévores n’ont en tête que les alléchantes promesses des prochains Audiard, Haneke, Campion, Tarantino et compagnie, on ne peut pas dire que la curiosité pour les nouveautés de la semaine soit exactement à son paroxysme.
Cette légère bouderie de saison est sans doute tout aussi valable pour l'oscar du meilleur film étranger cette année, Departures, du Japonais Yojiro Takita (rien à voir avec une chanson de Boby Lapointe), vainqueur surprise de la statuette dorée au nez et à la barbe d'Entre les murs de Laurent Cantet et de Valse avec Bachir d'Ari Folman.
Or, qu'a-t-il de plus que ses deux concurrents ? Simple, il est conçu pour tirer les larmes et, à l'examen des derniers lauréats, le doute n'est pas vraiment permis : le mélo a une cote d'enfer aux Academy Awards. Entre les Faussaires de l'Autrichien Stefan Ruzowitzky, la Vie des autres de l'Allemand Florian Henckel von Donnersmarck, Mal Adentro de l'Espagnol Alejandro Amenabar ou, pour citer le dernier Français l'ayant obtenu, Régis Wargnier, en 1993, avec Indochine, le volume des sanglots de fin de projo constitue, du moins ces dernières années, un argument de poids pour décrocher le gros lot.
«Dramedy». Toutefois, ce serait faire un méchant procès à ce film que de le réduire au seul tralala hollywoodien et à la solide réputation d