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Libération

New York a le bon rôle

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Festival. A Pantin, une sélection de courts métrages autour de la ville.
publié le 9 juin 2009 à 6h56
(mis à jour le 9 juin 2009 à 6h56)

Il y a des matins où l’on est prêt à croire que pour un cinéaste new-yorkais, cette ville est une malédiction. New York comme pire ennemi de New York, ivre morte de son propre cliché. De là l’intérêt de la belle rétrospective du festival Coté court qui siège à Pantin pour dix jours, ne serait-ce que par son titre : New York versus New York.

Quel contraste obtient-on avec un ton sur ton ? Peut-on, a-t-on déjà eu l’idée, l’envie, de filmer New York contre elle-même, avec ne serait-ce qu’un soupçon de dimension critique ? Réponse en une centaine de courts métrages.

L’histoire d’amour/haine entre les cinéastes et la ville ne date pas d’hier. D’Edwin S. Porter filmant de nuit Coney Island et ses Luna Park 1905 aux onze minutes anthologiques de Paul Strand et Charles Sheeler photographiant, en 1922, une ville debout, pourrie déjà autant qu’irrésistible, belle comme une promesse architecturale de ce que le siècle pouvait donner de plus haut, de plus en communication avec les révolutions industrielles, on a vite pris New York pour sujet dévorant.

Les cinéastes viendront se cogner en masse à la lumière que dégorge la ville, comme si Edison en était toujours le sorcier. En 1955, William Klein et Chris Marker continuent de n'en pas croire leurs yeux : le film, rare, s'appelait Broadway by Light… où comment «les Américains ont inventé le jazz pour se consoler de la mort, la star pour se consoler de la femme ; pour se consoler de la nuit, ils ont inventé Broadway».