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Libération
Critique

Règlement de contes

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Miroir. Le réalisateur de «l’Etrange Noël de M. Jack» adapte un best-seller de Neil Gaiman, «Coraline», et insuffle à cette fable inquiétante l’atmosphère frissonnante d’un «Alice» en eaux troubles.
publié le 10 juin 2009 à 6h51
(mis à jour le 10 juin 2009 à 6h51)

Il paraît que les contes de fées sont plus vrais que vrais, pas parce qu'ils disent que les dragons existent, mais parce qu'ils disent qu'ils peuvent être vaincus. Cette pensée de G.K. Chesterton s'applique à merveille à Coraline. Coraline n'est pas un conte de fées au sens classique. C'est sans doute une des pires histoires qui puissent arriver à un enfant. La peur y joue le rôle du dragon. Et elle sera logiquement vaincue. Loin de la bluette, Neil Gaiman a écrit là un conte terrifiant, où l'horreur se niche dans les détails. Sorti en 2002, devenu best-seller, ce roman pour la jeunesse connaît aujourd'hui son adaptation au cinéma, en animation et en 3D. Il est signé Henry Selick, le réalisateur de l'Etrange Noël de M. Jack (1993) et de James et la Pêche géante (1996).

Passage secret.Coraline est né de l'imagination fertile et fantastique de Neil Gaiman pour Polly sa fille, alors âgée de 5 ans au début des années 90. Son héroïne est une petite fille vivante et curieuse, barbée par un déménagement qui l'éloigne de ses amis. Dans l'immense demeure victorienne où elle s'installe avec ses parents, vivent aussi un vieux toqué à grosses moustaches qui dresse des souris et deux actrices excentriques à la retraite entourées de chiens-chiens. Papa et maman ressemblent à beaucoup d'actifs modernes, débordés par leur travail sans une minute à accorder à leur progéniture. Coraline aimerait que sa mère lui prépare de bons petits plats,