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Libération
Critique

Un cas de mort «Cleaning»

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Losers. Ménage de scènes de crimes sur fond tragi-comique.
publié le 10 juin 2009 à 6h51
(mis à jour le 10 juin 2009 à 6h51)

En dépit de la filiation ostentatoire de Sunshine Cleaning avec le succès surprise de 2006 Little Miss Sunshine (titre proche et, souligne l'affiche, mêmes producteurs), le film de Christine Jeffs vaut mieux que la recette à la mode qui fait les films enrobés de bons sentiments sur l'air de «il vaut mieux en rire qu'en pleurer».

Il s’agit ici d’observer les gesticulations dérisoires d’une famille de losers qui habitent, c’est vraiment pas de chance, la lugubre ville d’Albuquerque, Nouveau-Mexique. Le père, veuf et spécialiste mondial du plan foireux, n’a pas abandonné l’idée de devenir milliardaire malgré son âge. Sa fille aînée, Rose, ex-star de son collège, se retrouve au seuil de la trentaine seule avec un enfant sur les bras et un job de femme de ménage pour survivre. Côté cadette, ce n’est pas brillant avec Norah, glandeuse partageant son temps éveillé, c’est-à-dire pas grand-chose, entre des boulots d’étudiants dont elle se fait virer et la consommation de marijuana en doses industrielles. La crise ayant produit ses vilains effets depuis longtemps, les deux filles trouvent un plan d’enfer pour caresser, même un petit peu, ce rêve américain rapiécé de toutes parts : créer une société de nettoyage de scènes de crime.

Voila donc où nous en sommes. Deux jolies Wasp qui se lancent dans le pire boulot de la terre pour nourrir leur dernier espoir de posséder une maison de banlieue avec piscine et barbecue. Le film déroule alors sa petite pelote, alternant les