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Critique

Amer «Amerrika»

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Ploucs. L’expérience difficile d’une Palestinienne et son fils en Illinois.
publié le 17 juin 2009 à 6h52
(mis à jour le 17 juin 2009 à 6h52)

L'affiche qui tapisse en grand les couloirs du métro répète à l'envie ce mantra : «Le coup de cœur du Festival de Cannes.» De fait, Amerrika, présenté à la Quinzaine, a réussi son petit braquage. La charmante Cherien Dabis n'est peut-être pas repartie avec la caméra d'or du premier film, mais elle peut se satisfaire d'avoir raflé ce truc toujours plus ou moins suspect que médias et distributeurs ont le loisir d'appeler la «palme du cœur», et dont les mensurations s'évaluent à l'applaudimètre. Et comme le spectateur cannois était sorti de la projo les doigts rougis et avec l'impression d'avoir rencontré la comédie pas conne de l'année, on peut dire que oui, ça avait applaudi au truc.

Racisme. Mais que vaut vraiment Amerrika à froid ? Que vaut cette histoire d'une mère palestinienne et de son adolescent de fils à qui on offre l'opportunité de quitter Ramallah pour les Etats-Unis, où ils ont de la famille, et qui, là-bas, vont être accueillis en Illinois avec les égards caressants que les habitants des suburbs américains réservent à Oussama ben Laden et toute autre personne suspectée de lui ressembler, de près ou de très très loin.

Cherien Dabis étant elle-même née en Jordanie en 1976 de parents palestiniens et ayant grandi aux Etats-Unis dans des endroits où il fait bon venir du Moyen-Orient, troquez une guerre d'Irak contre une autre guerre d'Irak et la piste autobiographique battra son plein. Elle avait l'âge elle aussi, com