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Libération
Interview

Miguel Gomes, «Le documentaire ne me dit rien qui vaille»

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Miguel Gomes, réalisateur :
publié le 17 juin 2009 à 6h52
(mis à jour le 17 juin 2009 à 6h52)

Il y a trois ans, à la sortie de son premier film, la Gueule que tu mérites, Libération avait tenté par tous les moyens de faire avouer à Miguel Gomes (37 ans cette année, dont cinq perdus dans la critique de cinéma) son homosexualité supposée. Il avoue encore n'avoir pas tout à fait compris où le journal voulait en venir. Cette fois, présupposant qu'on allait le faire passer pour un alcoolique fini, où dieu sait quoi encore, il a pris les devants et commandé lui-même du vin en évoquant une boîte portugaise de la lointaine banlieue où il serait, paraît-il, possible de faire divers commerces. Rencontre dans un bar parisien sous un orage de juin avec le plus baroque des cinéastes d'août.

Quel est le point de départ du film ?

A la base, il y avait un scénario, pas aussi épais que celui que l'on voit dans le film, mais quand même. On était à un mois et demi de démarrer quand mon producteur a appris la mort du président de l'office du tourisme de la région dans laquelle on tournait [Arganil, au centre du Portugal, ndlr]. Il s'apprêtait à nous offrir beaucoup de facilités. Sa mort a empêché la fiction classique de se faire. On n'avait plus assez de fric pour payer des acteurs. A la place est né ce film-là.

Je suis parti à l’été 2006 à Arganil filmer les fêtes de village, les groupes de bal, les feux d’artifice, les gens qui plongent en se jetant des ponts… Tout ce qui était à la périphérie de la fiction. Puis, pendant un an, j’ai monté ce matériel. Et, à l’été 2007, on a filmé ce qui relevait plus de l