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Libération

«Hanté par ses ex» et «Smart People»

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par BAYON
publié le 24 juin 2009 à 6h52
(mis à jour le 24 juin 2009 à 6h52)

Un miracle un peu sale advient aux deux tiers d'Hanté par ses ex (Ghosts of Girlfriends Past) : une buée d'émoi proustien au spectacle de certaine «désolation au lever du soleil» du Don Juan titre, impression sentie prouvant que la grossière rhétorique en œuvre agit. Soit un retour du héros play-boy sur lui-même, par diablerie, soûlerie, fantômettes et Michael Douglas interposés - le tout nocturne, le dernier en Méphistophélès du nihilisme sexuel.

A priori non avenu, cet Un mariage et un enterrement, dontMatthew McConaughey fait le Hugh Grant, se tient, relevant le cas du bellâtre austral en jeu. Avec son nom embarrassant, tel son physique à la Jackman, l'ami acteur du rocker ami Xavier Rudd se découvre meilleur que ses panouilles caraïbes usuelles - ressort et cœur même de l'histoire. Vulgaire voire laid dans la séduction, le tombeur se révèle séduisant dans le fiasco - c'est là que l'œil nous pique. La vraie faiblesse du film étant son héroïne, la belle «ex» Jennifer Garner (Elektra), là irregardable d'anorexie ; rédhibitoire à l'écran.

Smart People qui évoque l'art moderne, à la Tati ou The Weather Man, est une tragicomédie haut niveau - script, dialogue, profil. Dennis Quaid y est si cuit, qu'on dirait Michel Simon. C'est l'Alceste prof Lawrence ; sa fille Ellen Page (Vanessa) lui ressemble. Elle acide, lui amer, les Wetherhold refoulent l'aigreur polie. Une Célimène qui s'y frotte, s'y pique. L