La vie est-elle un film de zombies ? De Transformers ? Ou de vampires ? La vie n’est aucun des trois, mais tout se passe comme si le cinéma contemporain (hollywoodien, mais pas seulement) avait trouvé dans ces trois figures génériques les réponses adéquates aux besoins d’identification de la jeunesse globalisée (occidentale, mais pas uniquement). Le gore et rebelle zombie, le brutal et robotique Transformer, le gothique et romantique vampire : trois états mutants qui correspondent peut-être à trois états (successifs et parfois mélangés) de la psyché humaine d’aujourd’hui.
Le zombie
A la une de The Economist du 7 février, en pleine crise financière, un bras zombie surgit de la terre fraîche d'un cimetière. C'est le spectre du protectionnisme : «The Return of Economic Nationalism», titrait avec effroi l'hebdo libéral. Quinze jours plus tard, se tenait à Paris un défilé carnavalesque de zombies. Le 13 mars, c'était la sortie de Resident Evil 5, la saga zombie la plus célèbre de l'histoire du jeu vidéo, et dont certains épisodes (le 1 et le 4 notamment) sont excellents. Notons aussi que l'Agence de zombification extragouvernementale comme l'Association des zombies anonymes ont créé leurs pages sur Facebook. Ne parlons même pas des films avec zombies de tous calibres (séries B, DVD) qui remplissent chaque mois les pages du spécialisé Mad Movies. L'un des plus attendus étant Dead Snow, de Tommy Wirkola, pochade impliquant des bûcherons norvégiens