Comme une comédie se nourrit principalement de surprises, il est peu indiqué, voire carrément cruel, d'en dévoiler les meilleurs morceaux. Very Bad Trip, comme de nombreuses comédies, doit composer avec cette ambivalence qui consiste à fournir du biscuit au chaland histoire d'attirer du monde à la caisse sans dévoiler la totalité de ses ressorts comiques. Or, le film de Todd Philipps ne réussit qu'à moitié l'exercice, abattant un peu trop vite ses atouts majeurs, que ce soit dans une bande-annonce frôlant la perfection ou dans une mise en place qui promet énormément - sans doute trop - pour finalement laisser sur sa faim. Peu à peu, le rythme s'essouffle, les gags mollissent, le mauvais esprit se dissout. Un peu comme le titre «français», Very Bad Trip - choisi pour sa parenté avec le féroce et ambigu Very Bad Things de Peter Berg qui, en 1999 déjà, plaisantait sur une virée apocalyptique de quatre potes à Las Vegas -, constitue un petit mensonge tant ce Hangover («gueule de bois») reste dans les sentiers balisés de la comédie de situation.
Tigre. Cette promesse alléchante repose sur un mécanisme pas tout neuf, mais efficace. Après une nuit supposée brûlante dont le spectateur ignore tout, les gugusses se réveillent au petit matin avec une casquette en plomb fondu et un trou de mémoire du calibre de la faille de San Andreas. Quelques indices laissent entendre que les heures précédant leur coma éthylique furent flamboyantes