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Libération
Critique

L’inconsistance du «Hérisson»

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Caricature. Adaptation à gros sabots du best-seller de Muriel Barbery, avec Josiane Balasko.
publié le 1er juillet 2009 à 6h52
(mis à jour le 1er juillet 2009 à 6h52)

Le premier film de Mona Achache est l'adaptation «libre» et peu inspirée du best-seller 2006 de Muriel Barbery, l'Elégance du hérisson (Gallimard). Un million d'exemplaires se seraient écoulés, rien que sur notre territoire, de ce roman d'une prof de philo qui vit désormais à Kyoto. Les traductions à succès ont essaimé dans plus d'une trentaine de pays. Les lecteurs du monde entier se sont identifiés à cette concierge parisienne surmontant la damnation sociale par une riche vie intérieure tapissée de livres. Renée Michel (Josiane Balasko, plutôt sobre) a beau être veuve, moche, mal aimable derrière la porte vitrée de sa loge d'un immeuble des quartiers chics, c'est en réalité une femme cultivée, folle de Tolstoï et d'Ozu. Son deux-pièces lamentable qui fleure bon le cassoulet comprend une vaste bibliothèque, un jardin secret qu'elle cache aux bourgeois qui l'entourent. L'arrivé d'un nouveau locataire, le Japonais plein aux as (et veuf) Kakuro Ozu (Togo Ogawa), bouleverse son train-train cachottier quand il l'invite à dîner dans son vaste appartement aux lignes épurées.

Parallèlement au personnage de la «mère Michel» (et de son gros chat), on suit les derniers jours de Paloma Josse (Garance Le Guillermic), 11 ans, qui a tout simplement décidé de se suicider aux cachetons, dégoûtée par la médiocrité et les faux-semblants de ses proches nantis, entre une mère dépressive (focalisée sur ses plantes vertes) et un père, élu de gauche caviar, démissionnaire.

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