Karl Malden est mort mercredi à Brentwood, Californie. Il avait 97 ans et, même s’il ne montrait plus son gros nez aux caméras depuis longtemps, personne n’a envie d’oublier l’un des plus savoureux seconds rôles d’Hollywood, assez costaud pour tenir n’importe quel film.
Malden, né Mladen Sekulovich en 1912 à Chicago, quitte son boulot d'ouvrier métallo dans l'Indiana pour New York en 1934, histoire de tenter sa chance sur les planches. A sa démobilisation, il enchaîne les rôles de militaires : sergent, caporal, capitaine et même général en chef des armées (Omar Bradley), en 1970 dans Patton de Franklin Schaffner. Il excelle aussi en flic opiniâtre, manteau trop large et feutre vissé en arrière, dans quelques gros morceaux du film noir comme Carrefour de la mort d'Hathaway ou Mark Dixon Detective de Preminger. Plus tard, il reprendra cette licence pour la série les Rues de San Francisco avec Michael Douglas, le fils de son copain d'enfance.
Entre 1955 et 1965, c'est avec Elia Kazan qu'il compose ses personnages les plus populaires : Sur les quais, Baby Doll ou Un tramway nommé Désir pour lequel il obtient l'oscar du second rôle. Toutefois, c'est en salaud qu'il est sans doute le meilleur : mari lubrique de Jennifer Jones dans Ruby Gentry de King Vidor, père obsessionnel conduisant son fils à la folie dans Prisonnier de la peur de Robert Mulligan, ou sadique raciste dans Nevada Smith de Henry Hathaw