Le cinéaste nouveau venu Enrique Rivero a ménagé avec tact son entrée au pays du cinéma. Ce n’est pas une intrusion brutale, bruyante et démonstrative dans un paysage médusé, c’est la chute mate, amortie et compacte d’une petite perle de cinéma, roulant sur le tapis feutré d’une riche villa mexicaine.
Dans une époque où le cinéma s'exprime ouvertement par le «pitch», celui de Parque Vía, résumable par «un homme garde une maison», forme un premier bras d'honneur efficace et puissant. Oui, un homme garde une maison et ça suffit amplement à nourrir tout un film. Tout dépend de l'homme, de la maison et de l'œil de celui qui les regarde.
Angoisse.Beto est un vieil et bel Indio. Son boulot de gardien, souvent confié aux siens, il l'accomplit dans le silence tiède d'une luxueuse villa déserte d'un quartier cossu de Mexico, mise en vente par sa riche propriétaire qui en possède d'autres. Dans l'attente de ces éventuels acquéreurs, auxquels il fait aussi, parfois, visiter les lieux, Beto occupe à lui tout seul l'espace vaste et mélancolique, nettoie les carreaux, entretient le jardin et s'abrutit régulièrement de faits divers à la télé. Il reçoit aussi de temps à autre la plantureuse prostituée Lupe, qui semble éprouver un petit faible pour ce client taciturne mais galant.
Néanmoins, sur cette nappe de tranquillité douceâtre qui semble flotter dans la villa et ses alentours, l’air s’alourdit progressivement d’un drôle de parfum d’angoisse. Le stress de