Elle n'a que 21 ans, mais déjà une sacrée réputation. Star du porno californien avec plus de 160 films qui lui ont valu les plus hautes récompenses du genre («Best female performer», «Best group sex scene», «Best oral sex scene»…), bisexuelle, féministe, militante très engagée pour les droits de l'industrie du X, Sasha Grey a aussi été mannequin pour American Apparel, confesse une admiration pour Godard, Anna Karina, Antonioni et Harmony Korine, participe à de nombreux projets d'avant-garde (enregistrements de musique industrielle, cinéma bis…) et ne cache pas des ambitions hollywoodiennes. A star is porn ? Echanges (par mails nocturnes) avec une femme phénomène.
Comment décririez-vous votre carrière avant de jouer dans The Girlfriend Experience : comment êtes-vous arrivée dans le business du X, avec quel type d’ambition ou de motivation ?
Je suis entrée dans le monde du X pour pouvoir continuer à explorer ma sexualité et pour changer la perception générale de la femme sexuelle moderne. J’ai aussi fait le choix d’être une actrice de films pour adultes avec l’idée d’un défi créatif lancé à l’intérieur même de ce business. Parce que je pense que la pornographie peut avoir ses propres mérites artistiques.
Est-ce un monde dont vous avez fait le tour et que vous souhaitez quitter ou, après l’expérience Soderbergh, pensez-vous mener de front une «double carrière» ?
En ce moment, je concentre tous mes efforts sur la compagnie de films X que je viens de fonder, Grey Art, et je compte aussi continuer à jouer des rôles non pornographiques. J’ai aujourd’hui le sentiment que si je suis venue dans le milieu des films X avec des ambitions artistiques, je ne commence réellement à les exprimer qu’en les fabriquant moi-même, en tant que réalisatrice ou productrice.
Vous semblez développer une philosophie politique très particulière à l’égard du porno. Comment la définiriez-vous ?
Je crois que quiconque travaille dans une act