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Libération

«Rebelle Adolescence»

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par BAYON
publié le 8 juillet 2009 à 6h52
(mis à jour le 8 juillet 2009 à 6h52)

Cette rubrique a une vague vocation à ramasser les miettes. Quand les gros ont tout pris, reste ? A ce titre, le petit film minoritaire Rebelle Adolescenceest un parangon. Titre nul (Mouth to Mouth en vrai) ; sortie sacrifiée (deux salles Paris-surface paumées quatre ans en retard) ; un spectateur à la séance-témoin (samedi soir de sortie) ; sans compter l'argument à fuir (zonards drogués secteux - tout ce qu'on aime). Pourtant…

Le filmage actualise, en road-movie à huit roues (deux vans), de Berlin-Est à Benidorm, un certain cinéma vérité 70. L'inspiration est beatnik, revue clodos toxiques. L'histoire, branlée plausiblement autour d'un embryon de secte itinérante prosélyte anglo-allemande animée par un gros gourou aux visées fumeuses philanthropico-philo-psycho-reicho-sadomaso-facho-vinicoles, tourne assez rond en tournant mal. De la quête hagarde aux punitions fachos «pimentant» l'affaire, entre autres morts initiatiques, le point de vue est celui de l'héroïne, jouée par Ellen Page. Cet avatar exorbité de Christina Ricci, face de lune délétère, nous revient des récents Smart People, entre autres obscurités visqueuses à la Hard Candy.

Déjà vu aussi, outre l'ange punk August Diehl, le rôle-titre d'Across the Universe, Jim Sturgess. Et tant pis si le gourou n'est pas Mads Mikkelsen…

En décor naturel de néant routinier 2005 et en attendant mieux, la chieuse caractérielle au menu de Rebelle Adolescence,