D’abord, les faits. En 1974, un jeune Britannique solidement agité, Michael Peterson, braque un bureau de poste au moyen d’un fusil de chasse à canon scié. L’argent n’est pas son unique motivation, ce qui tombe bien puisque le butin s’élève à la somme considérable de 25,18 livres sterling. Ce que désire par-dessus tout ce robuste gaillard de 22 ans, c’est la célébrité. Au cours de sa courte vie d’adulte, il a tenté de se faire une place au soleil en exerçant la profession d’Hercule de cirque ambulant puis de boxeur à mains nues, délicieuse tradition de l’East End londonien, sous le nom plus viril de Charles Bronson. En vain. En embrassant la carrière de gangster, il pense que son heure est enfin venue. Or, à ce stade de la réflexion, il est arrêté, jugé et jeté en prison lesté d’une peine de sept ans. Et c’est là qu’il découvre sa vocation : il sera le détenu le plus dangereux d’Angleterre.
Rébellion. Que Bronson soit inspiré d'une histoire vraie, aussi rocambolesque soit-elle, n'a que peu d'importance. Que la vie de Michael Peterson, alias Charles Bronson, toujours en prison après trente-cinq années (dont trente en isolement) de révoltes et de bagarres, soit un enchaînement ahurissant de malchance, de folie et de douleur, ne fait pas la chair du film. Elle est le prétexte saisi par Nicolas Winding Refn, réalisateur danois auteur de la trilogie Pusher, pour signer un film stupéfiant sur la liberté inaliénable, sur la sauvagerie tapie au fond