Il y a treize ans, Nicolas Winding Refn secouait son Danemark natal comme un prunier avec son premier film, Pusher, errance déglinguée dans le Copenhague des camés, des malfrats et de la violence brute. Après un passage désastreux à Hollywood, retour au pays en 2004 pour les deux autres épisodes de Pusher qui confirment le talent de ce garçon timide âgé aujourd'hui de 39 ans. En attendant son Valhalla Rising qui devrait sortir fin 2009, Bronson, prix Sang-neuf au festival de Beaune, qu'il qualifie comme son film «le plus autobiographique».
Pourquoi autobiographique ?
Il y a en moi cette part très destructive, nihiliste, qui me suit depuis que je suis adolescent. Je peux la sentir en permanence, mais je ne suis certainement pas le seul dans ce cas, n’est-ce pas ? A un certain moment, cette violence doit absolument s’exprimer, et cela se produit quand je fais un film. Je réalise chaque film comme si c’était le tout dernier, comme s’il fallait absolument tout dire. Or, ce type dans une cage, comme une bête sauvage, c’est la vision la plus nette que j’aie jamais eue de ma part sombre.
D’où viennent ces ténèbres ?
C’est une sorte de rage, de frustration, qui remonte à mon enfance. Je suis un grand dyslexique et je ne peux pas vraiment écrire ce que je ressens. Toutes mes pensées vont vers les images. D’une certaine manière, Bronson et moi n’avons pas beaucoup d’options pour nous exprimer. Lui avec cette incroyable énergie physique, avec ce corps dont il finit par faire de l’art. Moi avec les i