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Libération
Critique

Ce qui se trame dans Londres

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400 Coups. Retour sur «Somers Town», bonne surprise de l’été sortie mercredi dernier.
par BAYON
publié le 5 août 2009 à 6h51
(mis à jour le 5 août 2009 à 6h51)

Somers Town n'est pas un chef-d'œuvre, c'est une petite perle de vase anglaise, vaguement Nouvelle Vague. Croisé de 400 Coups (130 ?) et d'Un conte d'été polonais, (sans compter tels ?) ou l'Italien, c'est un film d'âge bête et d'amitié lycéen - ou plutôt rien, en rupture de ban scolaire.

Légèreté.Soit deux glandeurs londoniens (du quartier informe donnant son nom à l'évocation) : un petit Rosbif à tête de veau, rappelant curieusement Macaulay Culkin en vilain, Tomo ; et, pour l'apparier, le Polonais spleenétique de hasard Marek (Piotr Jagiello). Ce dernier, photographe amateur, est épris d'une certaine Maria, qu'il a prise et que lui chipera l'autre. Le premier, Thomas Turgoose, starlette skin-Docs du This Is England maison que sa tête de mule molle transcendait, confie à une femme attendrie (et arnaquée) qui le pousse à rentrer chez lui : «J'ai pas de chez moi. Ni de copains. Je connais juste des nuls comme moi.» Cette phrase triste est d'un réalisme senti.

Le film, bref, s'épargne d'ailleurs toutes les complaisances sociales pathétiques à l'anglaise qui croisent son chemin. Une baston d'ouverture invite-t-elle à une énième livraison hooligan, Somers Town la laisse passer ; comme il dédaigne la vengeance à la clef, pff. L'inconséquence prime, en toute légèreté juvénile. La saison veut peut-être cela ; le modèle Looking for Eric ne joue-t-il pas ainsi le cha