Inutile de tourner autour du pot : l’Amour caché - qui sort des cartons deux ans après avoir été conçu (jamais bon signe) - n’est pas, mais alors pas du tout, un film d’été au sens College Rock Stars ou Pirates des Caraïbes du terme. Un film d’étau, à la limite, qui va enserrer les spectateurs dès la première scène et libérer ceux qui n’auront pas réussi à trouver l’issue de secours, une heure trente plus tard, perplexes, hagards, voire agacés.
Voix off. Ecrire que le sujet est difficile ne renseignera pas tant que l'exergue, à prendre brut de décoffrage : «Un être malsain a donné naissance à un autre être malsain : ceci est mon histoire et celle de Sophie… Sophie me déteste et je voudrais ne jamais l'avoir mise au monde.»
Bienvenue dans les tréfonds de la névrose féminine, tapissés de citations en voix off, ad nauseam, avant même la première image :«Je n'ai personne qui m'aime, pas d'argent, pas de travail, pas d'amis… Je ne veux rien, je n'espère plus rien… [A sa progéniture :] Tu n'es qu'une illusion de mon cerveau malade.» Ou, attention les oreilles, car seule note «légère» du film : «J'ai eu mes règles pour la première fois en 1972, l'année où le Coca-Cola a débarqué à Pékin.»
La voix en question est une des plus familières - et fiables - du cinéma français. Livide, avec de tels cernes sous les yeux qu’on se sent obligés de citer la maquilleuse Thi-Loan Nguyen,rongée de tics nerveux, Isabelle Huppert joue Danielle, u