L'un des effets esthétiques massifs produit par le festival de Locarno, et à notre goût trop peu commenté, c'est la légitimation radicale de l'imprimé léopard jaune à tache noire. Partout, sous forme de calicots, peluches, parapluies, sur les bus, sur les murs, en nappe de table, il prolifère dans la ville, quand on le croyait réservé à quelques échoppes résistantes du quartier rouge de Hambourg ou aux chemisiers pour vieille dame lascive. Non, l'imprimé léopard est bien l'emblème du festival tessinois, qui entre dans sa dernière ligne droite avant remise des prix, samedi soir. Le jury de la compétition internationale doit départager une vingtaine de films pour le titre du léopard d'or 2009, 62e du nom. Cette édition est aussi la dernière de l'actuel directeur artistique, le Suisse Frédéric Maire, qui cède sa place au Français Olivier Père, transfuge de la Quinzaine des réalisateurs de Cannes.
Vacanciers. Locarno n'est pas un marché du film, c'est un festival tourné essentiellement vers le public des vacanciers (suisses, italiens, allemands…), qui sont nombreux dans les salles ou le soir, lors des projections en plein air sur la Piazza Grande, régulièrement douchés par les orages. Père hérite donc, de ce point de vue, d'une situation on ne peut plus saine.
Pour le moment, le meilleur est venu des sélections parallèles. D'abord avec October Country, un documentaire américain sur une famille pauvre de la banlieue new-yorkaise, les Mo