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Critique

Sita besoin de blues…

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Animation. Autobiographique, cartoonesque et multiprimé, le premier long métrage de l’Américaine Nina Paley.
publié le 12 août 2009 à 6h52
(mis à jour le 12 août 2009 à 6h52)

Récompensé par un cristal du meilleur film au festival d'Annecy 2008 ainsi qu'une mention spéciale ours de cristal au festival de Berlin, la même année, Sita chante le blues mérite également la palme de l'originalité. Qui, avant la réalisatrice Nina Paley, a eu l'idée de comparer sa mésaventure d'un mariage brisé du fait d'un simple mail avec une légende racontant la répudiation de la déesse indienne Sita, quarante siècles plus tôt ?

Rupture. Lorsque son époux, parti en Inde pour une mission professionnelle, la quitte, Nina Paley décide de sublimer son chagrin d'amour dans un film d'animation aux accents autobiographiques. Lors d'un voyage à Trivandrum, dans le sud de l'Inde, elle découvre la bande dessinée Chitra Katha et voit dans un épisode de la mythologie indienne (Ramayana) une analogie avec sa propre situation. La cinéaste visualise aussitôt son film, associant le thème à la fois personnel et universel de la rupture amoureuse à une mise en scène libératrice et fantaisiste.

Adoptant une forme très théâtrale - avec entracte s’il vous plaît ! -, Nina Paley attribue à trois curieuses marionnettes d’ombres le rôle de narrateur. Elles n’hésitent d’ailleurs pas à remettre en question et à interpréter à leur manière la légende : Sita a-t-elle vraiment créé le pont entre l’île de Ceylan (Sri Lanka aujourd’hui) et l’Inde en jetant ses bijoux du ciel ? Chacun y va de son avis, entraînant des discussions plutôt cocasses.

Dès les cinq premières minu