On ne s'explique pas vraiment ce qui a poussé les frères Larrieu à s'enticher du roman de Dominique Noguez paru en 1991 et que Laffont republie à l'occasion de la sortie du film. Ce pavé donne la parole pendant 600 pages à un narrateur, scénariste de cinéma effroyablement sentencieux, traversant une France qui en 2010 s'apprête à vivre (enfin) une apocalypse digne de ce nom. Le livre, tissé d'apartés culturels et d'effets de manches stylistiques légèrement fin de siècle, ne frappe pas tellement par sa capacité d'anticipation : «Je me recouche. J'ai tiré les rideaux et ouvert la fenêtre. Je vois un bout de ciel, d'un bleu Yves Klein»,«Dans l'effort que je fais pour cerner ce grumeau de souffrance, je reconnais soudain mes Erynnies, mes petites Furies intérieures.»
Bains taïwanais. Dans le film, la voix intérieure du personnage central, Robinson Laborde (Mathieu Amalric), a fort heureusement le verbe maigre et la métaphore moins lourde. Il a aussi au passage changé de métier, devenant à l'écran représentant de bains taïwanais, ce qui est plus drôle. Le film commence sous une pluie de cendres à Biarritz et finit dans un éclair blanc à Paris. Entre-temps, Laborde aura beaucoup cavalé et changé de montures, à la recherche d'une femme métisse, Lætitia (le top-model androgyne Omahyra Mota), avec qui il a eu une passion adultère fulgurante. Comme le titre l'indique, le monde vit ses derniers jours sans que l'on comprenne vraiment ce qui se passe. Po