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Libération
Critique

Tarantino, farce de frappes

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Blitzkrieg. Des mercenaires idiots dézinguant du nazi d’opérette dans Paris occupé : le délirant «Inglourious Basterds» travestit l’’histoire pour mieux exalter le cinéma.
(© Universal Pictures International France)
publié le 19 août 2009 à 6h52
(mis à jour le 19 août 2009 à 6h52)

Tarantino est de retour avec un film historique situé en pleine France occupée, poussant toujours un peu plus loin sa logique de vouloir ramener le monde à une seule et unique chose : le cinéma. Prévenir dare-dare le fan-club de Marc Ferro : dans le regard du cinéaste, tout renvoie aux catégories perverses du film de genre. Un braquage est toujours un clin d’œil au film noir ; les Afro-Américains, une référence à la blaxploitation ; l’archipel du Japon, un immense film de sabre. Pour cela, l’homme est fascinant en même temps que flippant. Il est le seul aujourd’hui à avoir jusqu’à ce point renversé l’ordre des référents. Ses films ne communiquent plus du tout avec l’extérieur de la salle.

Mariole. On le sait maintenant mieux que jamais, on l'a toujours su : le seul cinéma qui fait vraiment peur à Tarantino, celui qu'il n'a toujours pas le courage d'affronter et contre lequel il n'a pas d'arme, c'est le documentaire. De cette fuite devant la réalité factuelle découle, comme un affront à la vérité, Inglourious Basterds, délire mariole sur la Seconde Guerre mondiale, son film avec des nazis dedans. Oui, des nazis, pas ceux qui ont terrorisé la planète à partir de 1933 mais ces personnages sadiques et vociférants, toujours battus à la fin des films américains des années 70 baptisés «nazixploitation». On ne caricature qu'à moitié. Tant on reste quand même bouche bée devant un scénario qui a, à ce point, perdu toute ascendance non cinéphilique, mi-bluffé m