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Libération
Critique

Milice et malice en Iran

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Cinéma. Les Etats généraux du film documentaire se sont achevés samedi, à Lussas. Au programme, un regard perçant, comme dans «Bassidji», du réalisateur iranien Mehran Tamadon.
publié le 24 août 2009 à 6h52
(mis à jour le 24 août 2009 à 6h52)

A quoi ressemble un film engagé aujourd'hui ? Quelles formes, quel contenu, quelles représentations du monde ? La question traversait la 21e édition des Etats généraux du film documentaire (1), qui se sont achevés samedi à Lussas (Ardèche), en esquissant des réponses par le tissage de films anciens et actuels, français et étrangers, fragiles premières œuvres ou travaux aboutis. Des documentaires coup de poing, concevant le cinéma comme une arme et les films comme des tracts à jeter dans la bagarre (l'Impossible - Pages arrachées, de Sylvain George). D'autres rendant sensible ce que le monde a de révoltant (Bulbul l'oiseau des villes, de l'Afghan Mohammad Reza Hossaini, Pétition: la cour des plaigants, du Chinois Zhao Liang). Et puis ce drôle d'objet, Bassidji, deuxième film de Mehran Tamadon, réalisateur iranien.

Martyrs. Son projet : filmer les militants du Bassidj, milice religieuse iranienne dont les membres entretiennent le culte des martyrs et imposent l'ordre social et religieux dans les quartiers de Téhéran. La force du film tient à la façon de filmer sans diaboliser, sans même juger, sans chercher une posture. En restant le plus longtemps possible dans l'interrogation.

Au début, le personnage principal, Gardien de la révolution et éditeur de livres de propagande religieuse, demande à Mehran Tamadon (37 ans) pourquoi il a choisi ce sujet «plutôt qu'un film animalier». Le réalisateur répond