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Critique

Retour à la khmère patrie sur les traces du génocide

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Enfance. Un docu pour comprendre la folie meurtrière au Cambodge.
publié le 26 août 2009 à 6h52
(mis à jour le 26 août 2009 à 6h52)

On connaît le remarquable travail documentaire de Rithy Panh sur le génocide khmer rouge. Roshane Saidnattar vient à son tour apporter sa contribution à cet effort de mémoire sur un régime despotique et suicidaire qui transforma le Cambodge, de 1975 à 1979, en vaste cimetière pour 3 millions de victimes. La cinéaste était encore enfant lorsque les troupes communistes prirent la capitale, Phnom Penh et la vidèrent de l’intégralité de ses habitants. C’est le début du programme délirant de rééducation des populations urbaines par les travaux aux champs ou sur les chantiers de constructions de barrages.

«Impurs». Revenant sur les lieux de son enfance bousillée, en compagnie de sa mère et de sa petite fille, elle revoit ces paysans qui lui faisaient si peur car ils détenaient à l'époque le droit de vie ou de mort sur tous les prisonniers surnommés «peuple récent»,«des gens impurs pervertis par des idées occidentales». Son oncle fut exécuté parce qu'il fréquentait une fille du village, relation interdite au nom de la «sentimentalité illégale». Roshane Saidnattar ne sait pas où est son père et elle est séparée de sa mère pour vivre avec d'autres gamins qui passent leur journée à ramasser des kilos de bouse de vache qui servent d'engrais. Elle signale qu'il leur fallait aussi donner chaque jour «une livre d'excréments et un litre d'urine», bien que la nourriture manquât. Si le quota n'était pas respecté, ils devaient faire leur aut