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Libération
Critique

La plus rebelle pour aller danser

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«Non ma fille, tu n’iras pas danser», sixième film de Christophe Honoré, est écartelé entre un récit familial étouffant et la trajectoire sauvage d’une femme qui veut faire le vide autour d’elle.
(Le Pacte)
publié le 2 septembre 2009 à 6h52
(mis à jour le 2 septembre 2009 à 6h52)

«Je pense à quelque chose de sauvage, à quelque chose de buissonneux.» C'est la fleuriste chez qui Léna (Chiara Mastroianni, pleine de grâce) décide de refaire sa vie professionnelle qui dit ça, l'air de rien, au commencement de la deuxième partie de ce drôle de film coupé en deux et lointainement inspiré d'un roman de sa coscénariste, Geneviève Brisac, Week-end de chasse à la mère. Sauvage, buissonneux… On peut entendre dans ses adjectifs fleuris le désir de cinéaste de Christophe Honoré à l'aube de son sixième film. Un désir largement compréhensible, quand on connaît le garçon et son besoin constant de déplacer sa cible : s'éloigner, s'évader (momentanément ?) de cette vitesse d'exécution qui lui a permis de signer une impeccable trilogie sur la jeunesse (Dans Paris,les Chansons d'amour, la Belle Personne), passer à autre chose. Viser un désordre, une épaisseur, pour ne pas se conforter trop longtemps dans une forme qui, parce qu'elle a immédiatement plu, pourrait vite devenir rassurante.

Conte breton. Non ma fille, tu n'iras pas danser a envie de se coller à tout un tas de choses nouvelles. La première serait de faire un film mainstream à la française qui, une heure durant, donne à voir une peinture assez exaspérante : la France, la famille, se donnant la main pour faire tenir une petite musique chorale qui laisse, comme de bien entendu, de la place aux tensions, aux petites crises, mais que ri