Menu
Libération

Une Mostra en colère s’ouvre à Venise

Article réservé aux abonnés
Festival. Les coupes dans les subventions ont ligué les réalisateurs italiens contre Berlusconi.
par Eric Jozsef, Rome, de notre correspondant
publié le 2 septembre 2009 à 6h52
(mis à jour le 2 septembre 2009 à 6h52)

La 66e édition de la Mostra de Venise, qui s'ouvre ce soir au Lido avec Baaria de Giuseppe Tornatore, s'annonce agitée. Aux abords de la lagune, le monde du cinéma italien est sur le pied de guerre après la décision du gouvernement Berlusconi de tailler drastiquement dans les financements publics. Au point que le boycottage pur et simple du festival a été envisagé, par la profession. «Nous avons toujours connu des manifestations de ce type» a cherché à minimiser le directeur Marco Müller, qui doit par ailleurs faire face à un budget encore réduit à l'étuvée, un nouveau Palais du cinéma toujours en chantier et à une fête du cinéma de Rome dont l'ouverture, fixée au 15 octobre, a été cette année légèrement avancée.

Secteur asséché. «D'une manière ou d'une autre, nous parviendrons à nous faire entendre, prévient le réalisateur Mimmo Calopresti. Nous n'avons évidemment rien contre le festival de Venise mais nous chercherons à attirer l'attention.» Il faut dire que le ministre italien de l'Economie, Giulio Tremonti, n'a pas eu d'états d'âme pour assécher un secteur déjà mal en point. La loi de finances pour l'an prochain prévoit en effet 200 millions d'euros d'économies dans le FUS (Fonds unique du spectacle, qui distribue des subventions à la danse, au théâtre, au cinéma, etc.) soit une diminution pratiquement de moitié du financement à la création. «La situation est vraiment dramatique, souligne le scénaris