Entre Hugo Chávez, descendu lundi au Lido applaudir à sa propre hagiographie signée Oliver Stone et qui a profité de l'occasion pour se lancer dans un discours s'achevant par un décadent «Viva el cinema, viva Oliver Stone.» Entre Michael Moore, jamais en manque d'un raccourci hasardeux. Entre Silvio Berlusconi, omniprésent dans les débats via sa compagnie de distribution Medusa, la 66e Mostra n'est pas devenue politique, comme on a pu le lire… Non, c'est une façon de faire de la politique, univoquement spectaculaire et populiste, qui s'est invitée dans un festival de cinéma pour y faire la claque. On pouvait espérer que les films, de leur côté, se fraieraient un chemin de réflexion et d'engagement autrement plus subtil. Pour l'instant, c'est loin d'être le cas. Les films ayant surtout enfoncé quelques portes ouvertes : le capitalisme c'est mal, la guerre c'est mal, etc.
Tank. Le pic semble atteint avec Lebanon. Qui a, paraît-il, beaucoup plu au jury et à la critique italienne. Il faut le voir pour le croire ! Profitant de la brèche ouverte par le troublant Valse avec Bachir, Samuel Maoz, lui aussi soldat de Tsahal durant l'invasion israélienne du Liban en 1982, tente de mettre en image son trauma (dans sa note biographique, il dit carrément être mort là-bas) avec en extra maniériste la gageure de faire tenir tout le film dans l'habitacle d'un tank.
L’extérieur (le Liban, les Arabes, les phalangistes chrétiens) rentre dans