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Approche géographique de l’incandescente actrice israélienne Ronit Elkabetz, qui vit pour partie en France depuis dix ans.
publié le 12 septembre 2009 à 0h00

L'actrice française la plus bankable du moment s'appelle Ronit Elkabetz. D'ailleurs, elle n'est pas française. Bankable non plus n'est pas français, mais personne n'a trouvé mieux. Ronit Elkabetz tient donc l'affiche de Cendres et Sang, le premier film de Fanny Ardant, opus dispensable au goût slavo-bulgare. Peu importe, les fans vont pouvoir se repaître, pour la quatrième fois de l'année, de la belle actrice israélienne aux cheveux noirs. Le scénario n'a pas dû trop la dépayser : liens du sang et loi du talion, un peu comme si le conflit israélo-palestinien avait été rétréci à la taille d'une famille. Il y est aussi question d'exil et de retour. Ce qui est particulièrement approprié pour une femme qui vit à cheval entre la France et Israël et navigue entre le jeu et la réalisation. Itinéraire en quatre villes.

Beersheva, l'oasis. Ronit Elkabetz est née dans cette petite ville du sud d'Israël, aux portes du désert et désormais à portée de roquettes de Gaza. Une ancienne oasis pauvre et triste, où se sont installés ses parents après leur départ du Maroc, en 1963. La famille vient d'Essaouira, l'ancienne Mogador. La grand-mère ne parlait ni l'hébreu ni le français, seulement l'arabe dialectal : c'est avec elle qu'a grandi Ronit, sœur aînée de trois frères, «enfant timide, fermée, solitaire», dans le silence et les peurs de la vieille.

Père postier, mère coiffeuse. C'est une famille religieuse. Son père n'a vu que son premier f