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Libération

Du macabre, du mièvre et des larmes

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Deauville . Le palmarès du festival récompense deux films humanistes.
L'acteur Harrison Ford lors de la clôture du 35ème Festival du cinéma américain à Deauville, le 12 septembre 2009. (REUTERS)
publié le 15 septembre 2009 à 0h00

Pour sa clôture, le 35e festival de Deauville a eu un générique prestigieux et lacrymal : Harrison Ford, auquel un hommage spécial était rendu - debout et en larmes sur la scène de gala, remerciant avec toute l'ingénuité américaine dont le grand acteur est capable «la merveilleuse intelligence du public français, le meilleur du monde» - a donné une image médiatiquement idéale à ce baisser de rideau. Depuis toujours, Deauville est une machine à fabriquer ce genre d'images, de la même façon qu'est inscrite dans les gènes ambigus du festival cette schizophrénie inoffensive qui le fait osciller du people au pointu, du hollywoodien à l'antihollywoodien, du conventionnel au transgressif, du Royal au Normandy et du tapis rouge aux planches. La mécanique est parfaitement huilée et ne risque pas de quitter la route. Même le palmarès de ce Deauville 2009 était prévisible. Il n'en tombe pas moins sous le sens.

Consistant. En distinguant The Messenger de Oren Moverman (grand prix et prix de la critique) et Sin Nombre de Cary Joji Fukunada (prix du jury, ex-æquo avec Precious de Lee Daniels, déjà vu à Cannes), les jurés et leur président Jean-Pierre Jeunet n'ont fait qu'entériner l'évidence. Ces deux films font à la fois partie du lot supérieur parmi les objets cinématographiques plutôt valables vus durant la semaine normande, mais ils présentent en plus une sorte de dignité humaniste et de conscience contemporaine qui les re