Après le Voyage en Arménie (2006), Robert Guédiguian continue d'honorer ses racines arméniennes (du côté de son père, sa mère est née en Allemagne) en racontant l'histoire de Missak Manouchian, poète et résistant qui fut exécuté au Mont-Valérien avec une vingtaine de camarades le 21 février 1944. Manouchian s'est illustré dans de nombreuses actions d'éclat contre l'occupant à Paris, avec notamment l'assassinat du général Julius Ritter en 1943. Les nazis essayèrent de disqualifier ces jeunes communistes en les stigmatisant via la fameuse Affiche rouge comme des terroristes irresponsables venus de l'étranger (roumains, hongrois, italiens, juifs pour la plupart) exposant, sous la photo d'une dizaine d'entre eux, les clichés d'un corps criblé de balles, de trains déraillés, de prises d'armes… Le film est vite confronté à la difficulté d'embrasser une matière historique d'autant plus complexe qu'elle concerne plusieurs personnages aux actions d'abord dispersées et que l'on voit progressivement s'organiser en sections secrètes (les FTP-MOI, les Francs tireurs et partisans de la main-d'œuvre immigrée) avec une hiérarchie, des réseaux, des buts ambitieux. Outre Manouchian (Simon Abkarian), le cinéaste se concentre sur deux héros directement en butte à l'antisémitisme germano-français, le champion de natation Marcel Rayman (Robinson Stévenin) et l'intello marxiste Thomas Elek (Grégoire Leprince-Ringuet). On assiste aussi à la constitution des Brigades spéciales de la police
Critique
Sage comme un hommage
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par Didier Péron
publié le 16 septembre 2009 à 0h00
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