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Interview

Christian Carion «Je suis persuadé qu’on était sur écoute…»

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Blocs . Retour inégal du cinéaste français Christian Carion sur l’affaire d’espionnage qui ébranla l’URSS au début des années 80.
publié le 23 septembre 2009 à 0h00

Christian Carion, ancien ingénieur agricole, spécialisé dans le domaine de l’eau, a 38 ans quand il réalise son premier long métrage, Une hirondelle a fait le printemps. Gros succès (2,4 millions d’entrée). Il enchaîne avec un coûteux film historique sur les fraternisations franco-allemandes pendant la guerre de 14 (Joyeux Noël, 2 millions d’entrées). Il raconte les difficultés rencontrées avant et pendant le tournage de l’Affaire Farewell.

Jeux d'espions. «Dans mon travail de recherches, j'ai rencontré Attali, mais aussi des gens qui venaient des services secrets, plutôt de la DGSE, du ministère des Affaires étrangères. On a commencé à m'appeler chez moi, c'était assez déstabilisant, des individus qui me disaient avoir des infos et demandaient à me rencontrer. Eventuellement pour me déstabiliser, comme ce type qui un jour me dit : "Farewell est mort ?" On sait que personne n'a jamais vu le corps, la veuve a juste reçu un avis de décès. Je rétorque : "Si vous êtes en train de m'expliquer qu'il monte une start-up aux Maldives, tout est possible !" Et le type me répond : "Eh bien, justement, tout est possible." Il paye son café et il se tire.

«Je voulais faire le film avec les Russes. Je suis allé à la rencontre de Nikita Mikhalkov, le personnage le plus établi dans le cinéma russe [et fils de Sergueï Mikhalkov, mort fin août, poète soviétique qui a écrit le texte de l'hymne soviétique, d'abord à la glo