Au regard du droit américain, ni l’ancienneté des faits, ni la transaction signée avec la victime, ni l’appel de cette dernière à ce que l’on ne «réveille» pas cette affaire, ne sont de nature à empêcher que les poursuites engagées contre Roman Polanski suivent leur cours. Mieux qu’un fait, c’est la loi souveraine d’un Etat fédéré souverain ! Que cet état du droit, plus de trente années après les faits, nous surprenne, soit, mais au peuple américain et à lui seul de décider s’il doit en changer.
L’arrestation de Polanski relève d’une décision opportuniste du gouvernement suisse, ni plus ni moins. Il est de notoriété publique que le cinéaste franco-polonais dispose d’une résidence en Suisse où il se rend plusieurs fois par an. Le contrôle social suisse étant une quasi seconde nature de ce peuple, les séjours précédents du cinéaste en territoire helvète n’ont pu échapper aux autorités du pays. Jusqu’à ce jour, elles n’avaient pourtant jamais mis à exécution le mandat d’arrêt d’Interpol.
Pourquoi aujourd’hui ? Entre la date d’inscription du mandat d’arrêt dans les fichiers d’Interpol et le dernier festival du film de Zurich, il y a eu l’affaire Madoff et son «rejeton», l’affaire UBS, l’Union des banques suisses étant soupçonnée de longue date de recel actif d’évasions fiscales par le fisc américain. A la faveur du traumatisme financiaro-moral causé par la crise financière, Washington, longtemps soupçonnée de complaisance avec les super-riches, a décidé de crever l’abcès comme on