Pour le cinéma américain, l’été est tout sauf une saison creuse. Avec Noël, c’est même la période durant laquelle les grands studios ne peuvent pas se permettre de trébucher, surtout au chapitre comédie, une valeur refuge. Or, l’été 2009 a été marqué par une double surprise sur ce terrain hautement stratégique.
En premier lieu, le triomphe de Very Bad Trip(The Hangover) de Todd Philips, film dont le budget (relativement) modeste de 35 millions de dollars a rapporté plus de 275 millions à travers le monde. Rien qu'en France, cette épopée poilante et de très mauvais goût consacrée à la virée éthylique de quatre jeunes adultes venus fêter à Las Vegas l'enterrement de la vie de garçon de l'un d'eux, a séduit près de 2 millions de spectateurs. En même temps, et comme en contrepoint, Funny People, dernier-né du prince du teen-movie, Judd Apatow, a ramassé une sévère gamelle. Le film (lire ci-contre) n'a récolté que 51 millions de dollars, en dépit d'un budget estimé à plus de 70 millions. Pour Apatow, l'affaire ne semblerait pas si catastrophique au regard de ses nombreux cartons passés comme réalisateur ou producteur (40 ans, toujours puceau, En cloque, mode d'emploi ou SuperGrave…). Elle semble plus préoccupante pour Universal, berceau du teen-movie dont la compagnie a fait un des piliers de sa stratégie. Au point que les deux chefs de l'exécutif du studio, Marc Shmuger et David Linde, se sont sentis obligés d'accorder une interview «v