Victor est une histoire d'adoption en famille recomposée : un vieillard HS recueilli sur concours par une famille de blaireaux bio mollement cyniques (150 000 euros à pincer à la clé), se révèle un filou pas si cuit.
Pierre Richard assurant le rôle vermeil en roue libre - qu'on connut plus flambard, mais plus à la rue surtout (Droit dans le mur, 1997), retapé depuis le Cactus -, Antoine Duléry fait l'affiche de ce micro-boulevard. Avec l'irréprochable Lambert Wilson, un peu tiré par son déterminisme Au théâtre ce soirvers ces facilités (Palais royal, l'Anniversaire…) plutôt que vers une carrière d'El Dorado (l'Aguirre 1987 de Saura) dont il a (eu) l'étoffe. Autant Wilson Jr., rédac chef bidon, est beau (insolemment) - même si peu crédible en tombeur de ces dames (pas à nous…) -, autant Duléry est curieux. Décalé, Antoine Duléry a pour lui un type. Poupin. Un bébé ébahi barbu, aux yeux en toupies à lunettes et moue de bonbon; poupon de Serrault retombé en enfance quadragénaire.
Attendu dans Camping 2, vu dans Brice de Nice ou l'hommage au rockeur belge Jean-Philippe, ou encore De l'autre côté du lit, où il coachait l'attelage rêvé mais ardu Boon/Marceau ; très acteur du Français déjà un peu mûr pour Lorenzaccio, Duléry, qui peut faire l'andouille en virtuose (et fixe-chaussettes sur la table, seau à glace sur la tête), joue là un Georges Dand