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Libération
Critique

Pédale dans la semoule

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Fraise . Jugnot fait la folle dans une comédie chargée de clichés embarrassants.
publié le 14 octobre 2009 à 0h00

Depuis un mois, Gérard Jugnot arpente les plateaux télé en promo intensive pour sa gay pride filmique sous l'Inquisition, où il fait la folle fardée en culotte bouffante. Acteur et réalisateur de ce Rose & Noir un peu inouï, il entend faire bouger les consciences (non à l'homophobie, non au racisme), affirmant par ailleurs qu'il est contre «le cinéma qui dérange» (credo courageux prononcé dans l'émission ciné de Serge Moati).

Rose & Noir ne dérange, il est vrai, personne sinon peut-être quelques homosexuels aigris qui se seraient volontiers passés de cette défense et illustration de leur différence au porte-voix de la «grosse fraise» Pic Saint Loup, couturier déclinant à la cour d'Henri III. Pour fixer le niveau de l'humour, une scène suffit au bonheur des rieurs. Pic Saint Loup, après un défilé, se goinfre au buffet, rentre dans ses appartements avec son chambellan, le ventre prêt d'éclater. Il gobe un laxatif et fonce aux toilettes dans de grands bruits de tuyauterie en vrac tandis que le roi rapplique. «Monsieur est sur le trône», plaide le chambellan alors que le roi pénètre dans la chambre en se bouchant le nez et se met à discuter avec son couturier au comble de la défécation panique. Les hypothèses se pressent alors sur la signification profonde de ce sommet comique : est-ce une manière de souligner les dégâts causés sur le système digestif par la pratique au long cours de la sodomie ? Est-ce une métaphore de l'artis