Deux adolescents en fuite, du sud au nord du Mexique. Casper, le garçon, tente d'échapper à la vengeance d'une mara, gang mexicain de très dangereuses petites frappes auquel il appartenait avant de tuer son chef. Sayra, la fille, veut passer du Honduras aux Etats-Unis, où l'attendent un hypothétique travail au noir et un semblant de dignité. Pourquoi pense-t-on aux Amants de la nuit de Nicholas Ray ? Parce que les deux jeunes gens ont la mort aux trousses ; parce qu'ils pensent que l'amour est plus fort que la mort ; parce qu'ils rêvent que par-delà le Rio Grande, il existe une autre frontière, invisible et imaginaire, et un nouvel Eldorado. Casper et Sayra se rencontrent sur un wagon.
Sin Nombre est en effet un train movie, dont l'action se situe pour beaucoup sur le toit d'un de ces convois de marchandises où s'entassent les centaines de candidats à l'émigration vers les Etats-Unis, les sin nombre, les sans-nom, venus du Nicaragua, du Honduras ou du Guatemala. Mais au hasard des différentes plaies qu'ils endurent (froid, faim, averse torrentielle, attaque de pillards), on voit que le partage de la peur crée entre eux une solidarité qui se fout des cartes d'identité. Sans que ne soit jamais exclu que les bagarres éclatent et que les couteaux sortent des poches. A bord du train comme le long du chemin de fer, le genre humain est un drôle de genre : au passage du convoi, des autochtones lancent aux émigrants des pommes à manger mais